Xavier MEVEL

Adjudant-chef (OR9) – Spécialiste cynotechnique et instructeur opérationnel

Le parcours de Xavier Mevel débute sur l’Île de Beauté, au sein de la Base aérienne 126 de Solenzara.
Il y évolue dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les tensions insulaires du début des années 2000, où il acquiert une solide expérience du terrain en matière de sécurité intérieure, de protection d’emprises militaires et de gestion des risques.

Son parcours se poursuit par une mutation outre-mer, sur la Base aérienne de Ouakam au Sénégal, où il assure, pendant trois années d’affectation, la gestion et la coordination des équipes cynotechniques détachées.
Ces détachements, déployés par rotations de quatre mois, garantissent une présence opérationnelle constante sur le théâtre africain.
Cette mission lui permet de développer une expertise solide en commandement isolé, en logistique de terrain et en soutien interarmées, tout en renforçant sa maîtrise du pilotage d’équipes cynophiles en contexte exigeant.

De retour en métropole, il rejoint la Base aérienne de Cognac, école de pilotage de l’Armée de l’Air et de l’Espace, où il perfectionne son savoir-faire dans la protection de sites stratégiques et la sécurisation d’infrastructures sensibles.
Après quatre années marquées par la rigueur et l’engagement, il est affecté sur la Base aérienne d’Istres, site à vocation nucléaire, où il prend le commandement d’une des deux compagnies cynotechniques.
C’est durant cette période qu’il développe la capacité “Appui à la Recherche et Détection d’Explosifs (ARDE)”, validée par la réussite du stage Explosive Ordnance Reconnaissance (EOR) et le dressage de son propre chien.
Il y approfondit une expertise qu’il continuera à perfectionner tout au long de sa carrière, tout en renforçant sa maîtrise du tir de combat grâce au stage “Instructeur de Tir de Combat”.

Ce premier parcours militaire, riche et exigeant, s’étend sur quinze années (2000–2015) et pose les fondations d’une carrière bâtie sur la rigueur opérationnelle, la transmission du savoir et la maîtrise du travail homme–chien.

Désireux de transmettre son expérience, il rejoint le Centre de Préparation Opérationnelle des Combattants de l’Armée de l’Air (CPOCAA).
D’abord instructeur, puis chef de promotion, il forme de nombreuses équipes cynotechniques en début de carrière, animées par la volonté d’apprendre et de progresser.
Du militaire du rang préparant son brevet de spécialité initiale (FSI) jusqu’aux sous-officiers visant leur brevet supérieur (BS), ce sont plusieurs centaines de stagiaires qui passeront entre ses mains.
Son approche pédagogique, orientée vers la performance opérationnelle, contribue à professionnaliser une nouvelle génération de maîtres-chiens au sein de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

En 2017, l’Armée de l’Air et de l’Espace lui confie le commandement de la cellule cynotechnique du CPA 20, une unité d’élite alors en pleine restructuration.
Sous sa conduite, la capacité opérationnelle passe de 10 à 42 binômes cynophiles, marquant une montée en puissance sans précédent.
Visionnaire, il intègre les nouvelles technologies au cœur des missions cynophiles et pilote plusieurs innovations majeures :

• Extension de la capacité laser à la quasi-totalité des équipes ;
• Optimisation du « dirigement opérationnel » grâce à l’emploi de caméras embarquées et de liaisons radios ;
• Et, dès 2019, le lancement d’un projet expérimental de guidage de chiens par drone, inspiré d’un retour d’expérience du CPA 10, ouvrant la voie à une nouvelle ère d’emploi tactique du chien en opération.

La même année, il collabore avec Vince (CPA 10) pour créer un programme d’échanges inter-unités entre les CPA 10 et CPA 20, visant à accélérer la montée en compétence et à renforcer la cohésion opérationnelle des équipes cynophiles.
Plusieurs échanges de capacités verront le jour, scellant durablement la passerelle entre les deux cellules cynotechniques d’élite.

Le 1er avril 2024, après plus de vingt-cinq années d’engagement, d’innovation et de commandement, il quitte le service actif, laissant derrière lui un héritage opérationnel et technologique majeur pour la filière cynotechnique militaire française.